Episode 3 : En découvrant le lâcher prise, j’ai découvert la pression du Bien-être 

“Il est bon de noter combien la charge affective des mots : bien-être, joie, plaisir est différente. Le bien-être est acceptable, la joie est noble, le plaisir est suspect.” Henri Laborit / Eloge de la fuite

La pression du lâcher-prise ou comment même en prenant soin de soi, on s’auto-flagelle.

Préparez-vous et attachez vos ceintures, faites preuve d’ouverture d’esprit pour lire les mots qui suivent par ce qu’ils vont être honnêtes, durs, sans filtres et vont paraitre un tantinet extrême pour certains mais avec toute ma transparence, ma bienveillance et mon auto-dérision (un peu de légèreté tout de même), je vais vous démontrer par A+B que parfois la vie est dure et c’est comme ça ! Vive la fatalité !

Vita dura sed vitam #hardlife

Un jour, alors que je me baladais, nonchalamment, essayant de profiter des pluies diluviennes printanières, je suis allée m’abriter, dans un magasin bien connu dans le monde du bien-être, de la découverte et de la nature…et la, moi -(jeune padawan, qui essaie d’évoluer tant bien que mal dans les méandres de la conquête de mon accomplissement interne, de la sustentation de mon âme et de l’alignement de mes chakras)- qui adorait d’habitude me laisser voguer, si ce n’est divaguer, dans les rayons de cette enseigne ; A ce moment précis, partout où je posais les yeux, mes pupilles étaient attaqués.

Le guide du bien-être, trouver sa paix intérieure, Comment s’aimer, la quête de son bien-être intérieur, améliorez votre paix intérieure en 5 semaines, la positivité : clés de la vie, trouver votre chemin de vie, quelle est votre quête intérieure blabla bla et bla. Comme s’il fallait faire un Bac+50 astrophysique pour essayer d’être heureux.

Et là j’ai réalisé, l’Omerta m’a sauté aux yeux, le conditionnement dont nous sommes les sujets est tellement ancré et banalisé au sein de la société de consommation, que nous ne voyons même plus que la tyrannie du marketing et de l’hyper communication capitaliste a eu raison de nous et de notre crédulité.

La révolution est en marche, le consumérisme a agi et a attaqué le Bien-être avec un grand B, enlevant toute splendeur à cette idéologie, le définissant désormais simplement et strictement comme étant un marché financier, prenant place sur la même étagère que le secteur de la téléphonie ou du prêt à porter..

Notre quête de bien-être, de spiritualité et d’équilibre, a été détournée et commercialisé. Nous sommes désormais conditionnés à être heureux. La société de consommation à trouvé un nouveau filon : comment faire prendre conscience à ces pauvres humains, qu’ils ne sont pas heureux et que sans tous ces ouvrages, bougies, encens, oracles, bols tibétains et j’en passe et des meilleurs : non, je dis bien, non la vie ne vaut pas la peine d’être vécue et je dirais même, l’accomplissement n’est pas possible.

En même temps, tout est tellement si beau … Je vous invite à entrer dans un magasin de lithothérapie pour comprendre mon dilemme existentiel.

Elle était donc là, la clé du bonheur ! C’est le fameux matérialisme qui nous mène vers la voie de la paix intérieure. (Ou avais-je la tête). Le fait de vouloir trouver plus de sens à la vie et à rejeter l’ultra consommation, oblige à consommer.

Comme juste évoqué, on pourrait faire la même allégorie avec les pierres et la lithothérapie : qui réponds à toutes nos demandes :  Amour, Stabilité, Equilibre émotionnel, Harmonie, Richesse…

Il y a tellement de symbolismes des pierres qui vendent monts et merveilles qu’on ne sait plus où donner de la tête et qu’en bon apprenti sur les chemins dans l’accomplissement: il nous les faut toutes… Ne peut-on pas se cantonner au bon vieux Or ET Diamant ( Mouhaha)

N’est-ce pas malheureux d’en arriver à ce constat après avoir fait vaillamment le tri dans tiroirs et placards, jeté tout et son contraire, s’être convaincu que non, nous ne remettrions pas cette robe qui date de 10 ans et ce même avec un régime drastique… pour purifier son intérieur et par de même purifier sa vie et son équilibre.

Sauf que, pour avoir réalisé qu’il fallait minimiser pour se satisfaire de notre vie, de profiter du présent et des petits cadeaux de la vie… il a fallu acheter 3 voire 5 ouvrages sur le sujet, pour être certains d’avoir compris les subtilités du tri et du rangement. (Marie Kondo- gloire à toi)

L’homme ne peut-il s’épanouir et apprendre à devenir meilleur que par la monétisation du bien-être ?

-Question rhétorique, je vous laisse méditer-

Mais en réalisant tout ça, ma première réaction fut : Ah bas les dictâtes du bien-être (oui, je le redis, signe solaire de feu... Vous comprenez mieux mon amour profond d’une action directe et spontanée.)

Ma quête du bien-être et du bonheur avait éveillé en moi une culpabilité profonde. (On en revient à l’allégorie du bien-être et de l’auto-flagellation.)

Prenons un peu plus de recul sur la transformation et la quête de la paix intérieure ; La consommation c’est une chose, mais les relations sociales en sont une autre.

Par ce qu’une fois qu’on a bien rangé notre intérieur, acheté 30 rhodochrosite et 15 labradorites et enfumé régulièrement notre lieu de vie avec du Palo santo et autre sauge de purification, la quête du bonheur n’est pas finie (non, non, non). On se rend compte alors qu’on a des problèmes avec les Autres, et que le bonheur n’étant réel que s’il est partagé (à méditer, le lien entre l’amour et le bonheur est clairement variable selon le placement de la Belle et Grande Vénus sur notre thème de naissance), on se demande alors comment s’améliorer socialement, et ce encore et toujours dans cette quête ultime de bonheur et de satisfaction. J’aurais dû naitre taoïste, au moins c’est plus simple pour eux.

La conclusion est : les relations sociales détruisent les relations sociales et ce peu importe ce qu’on vient vous dire, et Oh combien on s’évertue à lâcher prise, on en arrive toujours au même point.

Quelle prise d’ailleurs ? faut-il vraiment lâcher prise ? Ne peut-on pas être impliqué et investi et ne pas aimer la critique ? Bah non, c’est mauvais pour nous…enfin il parait.

La société et la façon dont sont actuellement construits les schémas des relations sociales nous poussent à être parfait, polyvalent, omniscient, actif et sociable. (Rien que ça)

Avez-vous déjà passé un entretien d’embauche pour un emploi ou on vous a plus parlé de votre personnalité que de vos compétences et de vos savoirs ? Ou on vous a plus demandé si vous étiez sociable et comment vous agissiez avec vos prochains, plutôt que de parler de vos expériences et de creuser vos connaissances… Ah oui et j’oubliais : quelle est votre couleur ? êtes vous rouge ? jaune ? ou plus bleu ???

Si oui, eh bien bienvenu dans ma vie (et dans la vie de beaucoup de personnes d’ailleurs) ou le Bullshit fait sa loi. C’est-à-dire comment l’art de baratiner et l’Ultracrépidarianisme sont reconnus socialement, comme étant de réelles qualités.

Entre nous, qui oserait dire : non, je n’aime pas travailler avec des autres personnes, non, je n’aime pas écouter les autres, oui je travaille beaucoup mieux et plus vite que les autres et oui, je suis  compétent et c’est comme ça... ? ( Mouai pas certaine de la bonne finalité du process de recrutement)

Le bien socialement parlant nous exhorte à être sociable mais pas trop et à être ouvert, mais pas trop.

Il est important de communiquer mais pas trop directement, sinon on blesse tout le monde et on nous cri haut et fort qu’on n’a aucun tact et enfin, Mesdames et Messieurs, le secret de la vie :  il faut lâcher prise !!

Lâcher prise, prendre du recul, se détendre, avoir de l’auto-empathie et être auto-bienveillante ... combien de fois avez-vous entendu ça ? (Encore une question rhétorique)

-          Espace PUB -: Si toi aussi tu aimes dire non et avoir une communication directe et honnête, viens rejoindre mon club RAF (épisode précédent) :D

La complexité est la base de la relation humaine … Est-ce vraiment possible à un moment, d’essayer de s’améliorer, de suivre des formations, des cours et de réellement en sortir plus fort, plus à l’aise, plus équilibré et plus heureux ? oui mais...en tout cas pas avant longtemps, bien longtemps.

Et pourquoi ? Par ce que tout simplement, nous ne vivons pas seuls. !

Prenons le cas, de quelqu’un qui décide de s’améliorer, de travailler sur soi, d’améliorer sa relation aux autres par la communication non violente. On a envie de lui dire : Bravo ! Moi j’ai plutôt envie de dire : Courage.

La première étape qu’il faut savoir quand on est dans une démarche d’éveil, d’amélioration de son bien-être, de sa relation aux autres, est de comprendre et de conscientiser que peu importe tout ce qui va être mis en place, peu importe, que tu vas te saigner et te faire suer à suivre des cours de communication de PNL, de CNV de Yoga et de Méditation et soyons fou de Taïchi et Shiatsu … car l’Autre, l’extérieur est à l’extérieur et ne sera jamais dans notre tête. (Ce qui est plutôt positif car ce n’est jamais bon d’être trop nombreux dans un seul cerveau).

Personnellement, j’appelles ça de l’auto-sabotage par ce qu’entre nous, aller à des cours, ou l’on nous dit gentiment et en toute sympathie avec un grand sourire qu’on doit s’adapter, changer pour être mieux, mieux communiquer, chercher la paix et le calme intérieur, n’est-ce pas de l’auto-sabotage ou de l’auto-flagellation ?

D’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire être plus épanouis ? A croire que maintenant on n’a plus de droit de déprimer, de dire non, de ne pas vouloir faire des choses ou de juste ne pas aimer certaines personnes ?.. Nous sommes rentrés dans l’air du dictat du bien-être et de l’Over love, ou nous n’avons pas d’autre choix pour être heureux que de lâcher prise et d’acheter des livres sur la spiritualité. ( et de l’encens, n’oublions pas l’encens).

De même, quand on réfléchit bien qui peut étudier l’astrologie, découvrir que saturne et Pluton vont te pourrir la vie et après en ressortir plus fort ? (Ouai ... Ça pose à réflexion)

D’ailleurs, la notion même de Karma est des plus déstabilisante.               Etape 1 : réaliser qu’on est dans un cercle non-vertueux et qu’on s’autosaborde. Etape 2 : Travailler à dénouer ses nœuds et schémas karmique, Etape 3 : se rendre plus mal pour travailler sur ses blocages avant que l’amélioration n’arrive...

Est-il ici nécessaire de rajouter une petite réflexion sur le karma. ? Rien que le fait de travailler sur nos cycles invertueux, sur nos faiblesses et négativités redondantes, vient nous faire comprendre qu’on a surement été horribles dans nos anciennes vies… A bon entendeur.

Bref tout ça pour quoi ? Pour dire que tout le monde est différent et tout le monde à sa propre définition du bien-être et du lâcher prise, le plus important est de comprendre qu’il est de notre propre ressort et Responsabilité d’accepter ou non l’impact que les autres peuvent avoir sur nous.

Ma vraie révélation a été grâce aux parcours de formation que j’ai effectué sur la Communication Non Violente, de comprendre que je ne suis pas responsable du comportement des autres mais que je suis responsable de l’impact que les autres peuvent avoir sur moi et sur mon confort.

Je vous souhaite à vous aussi d’avoir cette révélation et d’être acteurs de votre bien-être et de vos réussites.

A la prochaine,

Intuitivement,

XOXO

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